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#SportStory – Léa Barboule (UAGR XV / Lescure XIII)

Par #MagSport

«J’ai vécu deux aventures complètement folles le même week-end!»

Focus sur le rugby féminin avec une pluriactive et hyperactive du rugby : Léa Barboule.

Commerciale à la vie civile à Albi Rugby League, joueuse pour l’UA Gaillac XV et Lescure XIII, à 26 ans cette tarnaise pur sucre ne vit quasiment que pour le ballon ovale. Tombée dans la marmite de l’ovalie à l’adolescence, cette jeune Gaillacoise rêve d’une première selection en équipe de France à XIII dans quelques jours face à l’ Angleterre et qui sait de participer à la prochaine coupe du monde.

Mais en attendant de porter le maillot frappé du coq, Léa Barboule vient de vivre il y a 2 semaines de cela, un week-end qui fera date dans sa belle et fructueuse carrière. Celle qui officie au poste de 3/4 centre avec les lionnes de l’UAGR, a participé le dimanche à la qualification de son club de cœur aux 1/2 de finale de fédérale 1, seulement quelques heures après avoir glané avec ses copines de Lescure XIII à Narbonne, son premier titre de championne de France d’Elite 1. Alors qu’elle allait défier Vitry (le week-end dernier en 1/2 finale fédérale 1 XV), cette working girl du rugby nous a accordé un entretien, où avec son franc parlé et sa jovialité naturelle, elle nous a évoqué sa joie des émotions partagées avec ses coéquipières tout comme sa vision au sens large du sport féminin.

Rencontre avec une passionnée qui participe aux côtés de Pierre Maynadier et Maurice Lagourcette à la résurrection du rugby à XIII en pays cathare la semaine, tout en portant haut les couleurs Gaillacoises et Lescuriennes le week-end, en attendant qui sait, de la voir dans un futur proche entonner à plein poumon… La Marseillaise.

©Sandrine Papailhau

On va dire que tu as eu un week-end très chargé en émotions et en efforts physiques il y a 2 semaines de cela, avec ces deux rencontres au sommet, une finale à XIII en Elite 1 et un 1/4 de finale de Fédérale 1 à XV l’un avec Lescure et l’autre avec Gaillac ?

 

Oui, je sors d’un assez gros week-end chargé en émotions et en intensité sportive. Samedi, finale de l’Elite 1 contre les Déesses Catalanes qu’on remporte et une victoire aussi à Gaillac en 1/4 de finale qui nous propulse en demi pour le week-end prochain. 

 

Comment est-ce qu’on arrive à jongler entre ces deux sports qui sont cousins mais vraiment différents entre le XIII et le XV ? D’ailleurs, quel a été ton premier amour entre les deux ? 

 

Mon premier amour est évidemment le rugby à 15, j’y joue depuis 9 ans maintenant. J’ai découvert le rugby à 13 par le biais de mon travail de commerciale à l’ARL, c’est là que j’ai vraiment découvert ce sport et que je me suis dit  » pourquoi ne pas me lancer aussi dans l’aventure à 13 pour que je puisse en parler plus librement avec les partenaires que je rencontre et que je comprenne les règles ? « . Ce sont effectivement deux sports différents mais que je trouve très complémentaires, le 13 m’a beaucoup apporté dans mon jeu à 15 au niveau des impacts, du travail au sol et autres. Donc, comment jongler entre les deux ? C’est assez compliqué, il faut souvent faire des choix parce-que ça tombe souvent les mêmes week-end. J’ai privilégié ma saison à 15 mais dès que j’ai pu être disponible pour le 13, j’ai essayé de répondre présente et ça m’a permis de vivre deux aventures complètement folles le même week-end.

Des sports avec des règles différentes mais ça reste du rugby et donc des valeurs communes ? 

 

Au niveau des valeurs, ça ne change pas, ce sont deux groupes de copines avec qui on est toute la semaine et on passe tous nos week-end ensemble donc tout se ressemble au niveau des valeurs : convivialité, bonne humeur, esprit d’équipe, etc. 

 

Souvent, être pluriactif, même si tu travailles dans le milieu du sport et être sportive de haut-niveau, c’est déjà compliqué. Mais travailler et faire deux sports de haut-niveau à côté, ça doit vraiment être très, très compliqué ? Comme on dit, tu dois bien dormir le soir.

 

Il faut aimer le sport et du coup, je pense que je peux dire que je vis de ma passion, malheureusement pas encore au niveau sportif mais il est sûr que là, j’allie un petit peu tout via le travail et les week-end. C’est vrai que c’est un petit peu compliqué au niveau des heures mais j’ai quand même l’avantage d’avoir des facilités à m’entraîner au vu du métier que je fais. Si j’ai envie de me libérer, je peux le faire sur certains créneaux, notamment avec les stages équipe de France et c’est assez facile avec le président du club mais c’est vrai que ça fait de grosses journées et le soir, on ne rentre pas tôt à la maison. 

 

Toi qui travailles à Albi Rugby League avec une équipe fanion chez les garçons et qui évolue en Elite 1 à Lescure, dans le plus haut-niveau qui existe dans le 13 féminin, tu dois percevoir le fossé qui existe en termes de rémunération et valorisation qui existe entre le rugby masculin et le rugby féminin. Qu’est-ce que ça t’inspire ? 

 

La grande différence, c’est qu’en tant de femme, on ne peut pas vivre de ce métier-là ni de ce sport. Malheureusement, ce sont des extras qui se font après le travail et là, vraiment, on joue pour le cœur et l’amour du maillot. 

En tant que femme, est-ce que tu vis cette divergence un peu comme une injustice ? 

 

Je suis très féministe et montrer qu’on peut faire du rugby et en plus dans deux clubs différents, ça me plaît. On peut dire que ça se développe de plus en plus mais surtout avec la Fédération à XV où on voit quand même maintenant pas mal de filles qui sont sous contrats fédéraux mais à XIII, on en est très, très loin. Ils parlent d’un projet pour en mettre quelques-unes aussi sous contrats fédéraux mais je pense que ce ne sera pas demain. Ils font quand même de plus en plus d’efforts mais on est loin d’en vivre et je ne pense pas qu’on en vivra demain donc oui, c’est rageant car je pense que le rugby plaît de plus en plus à un grand nombre de personnes, qu’on s’y intéresse de plus en plus et que beaucoup s’y régalent. J’espère que, dans un avenir proche, les portes s’ouvriront pour la future génération. 

 

On va parler de ton premier rendez-vous du week-end dernier, à Narbonne pour la finale d’Elite 1 à XIII avec Lescure face aux Déesses Catalanes. C’était un grand moment pour le club puisque c’était une grande première d’arriver à ce niveau-là ? 

 

C’était la première finale en Elite 1 pour le club de Lescure et ça avait déjà été une grande fête une fois la demi gagnée contre Toulouse. C’était fou de se dire qu’on était enfin en finale, en plus contre les Déesses Catalanes qui, elles, ont l’habitude d’enchaîner les finales donc c’était un gros challenge qu’on a voulu relever et je pense qu’on l’a quand même bien relevé haut la main. C’était une belle équipe que l’on avait en face avec pas mal de joueuses internationales donc notre victoire est bien méritée, on n’a rien lâché pendant 80 minutes. Je pense qu’on a mis tous les ingrédients toute la semaine et toute l’envie qu’on a eue tout au long de la saison, cette envie de bien faire ensemble, de ne pas décevoir tous les Lescuriens qui se sont déplacés à Narbonne pour se dire que ce n’était que du bonus, qu’on était fières de nous, qu’on voulait finir en beauté cette saison et marquer à jamais le club de Lescure avec cette victoire de championnes de France 2022.

 

Un premier titre de championnes de France pour les filles de Lescure qui, on peut dire, est un exploit car vous étiez quand même en position d’outsiders ?

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